La vie malgache

J’ai assisté à ma première messe malgache et rien à voir avec les françaises. Tout d’abord car il faut arriver avant l’heure dite sinon il n’y a plus de place (ce qui ne risque pas d’arriver chez nous). La moyenne d’âge n’est pas très élevée. Tout le monde y participe (ou presque) : des bébés qui dorment dans les bras de leurs mamans aux papis et mamies. Les chants ne sont pas marmonnés mais presque criés, c’est impressionnant et à part nous (Rebecca et moi), tout le monde chante. Nous avons eu l’honneur de recevoir une bénédiction spéciale de l’évêque espagnol, puisque nous étions les seules vasa de l’église. Les malgaches sont pour la plus grande majorité, très pauvres mais à l’heure de la messe, chacun revêt son plus bel habit : petit chemise, jupe, chaussures à talons, etc. Alors obligation pour moi de sortir ma plus belle petite jupe (heureusement que j’ai pensé à en prendre une !) avec des chaussures autre que mes claquettes toutes crado à cause de la poussière orange-brique du sol. L’évènement marquant de la messe de ce jeudi Saint fut le lavage des pieds des 12 volontaires par l’évêque pour symboliser, lors du dernier repas du Christ, sa servitude et son humilité envers tous les chrétiens. Nous étions chacune entourées d’Innocent et de Richard qui nous expliquaient, petit à petit, le déroulement de la messe, nos deux fidèles accompagnateurs.

Le marché a lieu tous les jeudis et vendredis, chaque semaine. On y trouve un peu de tout : des vêtements, des produits de première nécessité, des fruits et légumes et… du poisson « frais » qui m’a valu un retour express à la maison, rien qu’à l’odeur, HO-RRI-BLE. J’étais un vrai détecteur d’étales de poissons ! Et quelles étales : ils le disposent tel quel sur des étales en bois, sans aucune protection, en pleine chaleur, sachant que la température est d’environ 30° en ce moment.

 

 Première expérience de cyclo-pousse : c’est plutôt étrange et dérangeant de se faire tirer par un homme qui pédale juste devant vous, pieds nus mais c’est leur gagne pain donc en route !

 Les enfants malgaches jouent avec tout ce qu’il trouve. Certains se retrouvent dans la cour de l’école, fermée en ce moment pour vacances scolaires, et s’amusent ensemble toute la journée sans que personne ne s’occupent d’eux. Ils sont supers débrouillards. Ils m’ont offert un collier fabriqué avec une tige de plante (pour le tour du collier), une fleur au centre et un petit bout de ferraille en guide de fermoir… trop mignons les petits loulous ! Ils sourient non-stop, viennent vous chercher par la main pour jouer avec eux : loups, béret, cache-cache, 1-2-3 soleil, 1-2-3 Faîtes ce que je dis, etc.et tout ceci dans la joie et la bonne humeur.

 Et ça y est, j’ai enfin réussi à avoir un petit moment avec Sœur Eugénie pour discuter du programme de mon séjour, préétabli avant mon départ. Je suis très contente de l’échange. Elle a vraiment l’air d’être très investie, à la fois pour l’association mais également au sein de Tsiro. C’est un peu la Mère Thérésa du village si on peut l’appeler ainsi. Sa conclusion : « Allez hop, y a du boulot, c’est parti !! »